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Le même phénomène survint, une autre fois, dans l'inconscience , parfois apparente , des uns et des autres. Il s'agit d'une anecdote racontée par le grand érudit Sidi Mohammed Ibn el Hafiâne, à son beau-fils Sidi Larbi ben Sayah, qui en fit état dans sa Boghia (p.p.263). C'est un Charqaoui de la postérité du Khalife Omar Ibn Al-Khattâb. L'incident lui survint, alors qu'il était encore étudiant à la Qaraouyène à Fès. Il partageait la même chambre, dans la Cité Universitaire, avec un collègue Tijani, Mohammed " Sbai'y " qu'il trouva, chaque fois qu'il revenait de l'Université, en train de réciter son dhikr , avec ferveur et profonde méditation. Il ne manquait pas de le taquiner, le singeant malicieusement. Exacerbé par ces moqueries déguisées, l'Adepte " Sbai'y ", s'ingéniait, néanmoins, à le sermonner fraternellement. Emu par le tact et le doigté de son ami, el Hafiâne finit, un jour, par rétorquer aux douces remontrances du jeune Sbaiy, en s'engageant à suivre son exemple, s'il lui fait montre d'un prodige, comme preuve de véracité effective. Sbaiy, dans toute l'ardeur de sa foi y acquiesça, laissant à son ami le choix de l'argument probatoire. El Hafiâne, trop exigeant, lui proposa, alors, de sortir en sa compagnie, en pleine nuit, dans une conjoncture déterminée, pour rejoindre le Cheikh Tijani, chez lui, et intégrer sa Tariqa, si les conditions se remplissaient. Il était, alors, presque minuit ; les grandes portes de la Cité de Fès étaient déjà fermées, à cette heure tardive. Le silence nocturne planait, en deçà des murailles. Néanmoins, el Hafiâne put, dans une stupeur qui flaire l'horreur, constater, à l'encontre de l'accoutumé, que tous les magasins étaient ouverts et le mouvement normal des Fassis s'opérait dans sa plénitude ; el Hafiâne n'en croyait pas ses yeux ; pourtant, c'était vrai ; il se mordit les doigts, pour s'assurer qu'il n'était pas en rêve. Il continua donc son chemin, vers la demeure du Cheikh, pour accomplir son engagement. L'émotion
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